Un calculateur carbone pour nos activités de compostage

Le réseau Compost In Situ (RCIS) et l’association LEED ont collaboré dans les derniers mois pour expérimenter un calculateur d’impact environnementaux de la filière de transformation des biodéchets et les résultats montrent la création d’un puits de carbone important.

Neuf adhérents du RCIS ont mis à disposition de l’équipe de Leed les données nécessaires et les spécificités de chaque structure pour nourrir le calculateur de ce bureau d’étude.

L’outil calcule d’une part les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) produites par le transport (des biodéchets vers la plateforme de compostage comme celle du compost vers son utilisateur final) et le compostage des biodéchets et d’autre part les émissions évitées qui sont de différentes natures.

Tout d’abord les émissions de GES évitées par rapport au traitement majoritaire des biodéchets par incinération ou enfouissement. Ensuite les émissions évitées par la substitution de fertilisants chimiques ou de tourbe par le compost. Et enfin, et non des moindres, la dernière source de réduction de GES est celle de la séquestration et du stockage du carbone dans le sol après épandage du compost dans les champs. On rappellera le postulat du programme 4 pour 1000, auquel est d’ailleurs adhérent le RCIS : « il suffirait d’augmenter le stock de carbone du sol de manière infime (0,4 % par an) pour compenser l’augmentation des émissions de CO2 dans l’atmosphère ».

Les résultats sont sans appel : les émissions de GES produites par l’activité de collecte et de compostage des biodéchets des adhérents du RCIS sont toujours largement compensées par les émissions évitées, et pour le périmètre des adhérents étudié, le solde (puits de carbone) est en 2022 de 479 tonnes d’équivalent CO2, ce qui équivaut au CO2 absorbé par la plantation de plus de 19 180 arbres. Les résultats de cette étude vont être présentés et partagés avec d’autres experts et notamment en juin à Helsinki où est organisée une conférence internationale sur le sujet.

En outre ce solde négatif d’émissions pourrait être valorisé sur le marché du crédit carbone volontaire, une ressource complémentaire pour nos adhérents et leurs agriculteurs partenaires. A suivre …

Cadre de l’étude : cette étude, réalisée dans une approche ACV (Analyse de Cycle de Vie), se base sur plusieurs référentiels pour définir les facteurs d’émissions, ainsi que sur la  bibliographie scientifique consolidée. Le périmètre de l’étude s’étend de la collecte des biodéchets jusqu’au retour au sol du compost.